Manoir de St-Pol-Roux à Camaret
Une pluie fine, de la brume, il attendait perdu dans ses pensées. Du haut des falaises, on pouvait voir l'écume fouetter les rochers. C'était comme voir ses espoirs s'échouer à chaque brisement de vague. Cela retentissait en lui sans cesse. Les lieux en avaient connu des drames, des départs souvent sans retour. Il attendait. Il l'attendait, c'était son drame à lui.
J'avais toujours cru que je serais restée là, naufrageur attendant son retour. Finalement, j'avais pris le large, il ne comprenait pas. L'herbe était verte et j'aimais l'odeur de la rosée qui se déposait délicatement chaque matin, mais ce n'était pas pour moi. Sentir son souffle caresser ma peau était ce qui me manquait lorsque dans les nuits froides, j'errais.
Aussi loin qu'elle puisse se rendre, il n'y avait qu'une île sur laquelle elle serait naufragée. Ces côtes étaient les siennes. Artiste, il allumerait une lanterne se confondant avec la lumière d'une balise. Il mettrait ce trésor en lieu sur, pour ne pas le perdre une seconde fois.